La Haute-Dordogne navigable
La Dordogne longue de 490 kms était classée comme flottable de Bort les Orgues (19) à Meyronne (46) soit 147 kms et comme navigable près de Souillac (46) jusqu’à la Gironde soit 267 kms. La Dordogne avait un débit très irrégulier offrant des périodes optimales relativement courtes variant d’un mois à cinq mois par an. De plus, le cours supérieur était dangereux avec des gorges étroites et sinueuses. Le lit était barré d’une cinquantaine d’obstacles naturels et artificiels de Spontour à Souillac.
La navigation a sens unique
La Haute Dordogne n’est accessible qu’à une navigation descendante et ce malgré d’importants travaux sous le règne de Napoléon et jusqu’à la III° République. Le transport se composait de bois « merrain » pour faire des tonneaux, de la « carassonne » ou piquets de vigne . Ainsi, il existait une complémentarité économique étroite entre bas pays viticole et haut pays boisé. Ce sont les gabares qui faisaient le trait d’union.
De plus, d’autres produits étaient transportés comme le charbon, les fromages, les cuirs, des porcs , des noix et des châtaignes. L’âge d’or des gabares se situent vers le milieu du XIX° siècle avec près de 400 gabares produites annuellement sur Spontour.
Navigation et gabariers
La navigation se fait à bateau « perdu » puisque la remontée est impossible . L’aller s’effectue donc en quelques jours avec des haltes. Les convois comportent une douzaine de gabares avec à leur tête la gabare « capitane ». Six hommes composent l’équipage en moyenne . A l’arrivée les gabares sont détruites et vendues en bois de chauffage. La remontée se fait à pied sur trois ou quatre semaines jusqu’à l’arrivée du train.
Cette batellerie va décliner à partir du début du XX° siècle sous l’influence des bois d’importation , du recul des zones boisées en amont , du Phyloxéra et de la concurrence quasi simultanée du train et des camions . La dernière gabare partira de Spontour en 1934.